« Si l’on veut voir le greater pee wee, une espèce d’attrape-mouches, on doit chercher un arbre avec des branches sèches », dit Pedro à voix basse. Il lève son index : « Écoute, un pic-vert », puis détaille les caractéristiques et particularités du pee wee.
Pedro organise des tours et des randonnées partout au Guatémala d’observation de la faune, en utilisant des guides locaux au besoin. Mais maintenant, nous sommes ici dans son territoire : le lac Atitlán. Situé à 1600 mètres au-dessus du niveau de la mer, ce lac d’origine volcanique est entouré de volcans. Il accueille une grande variété d’oiseaux indigènes et migrateurs.
« La combinaison entre hauteur et promiscuité de l’eau offre un habitat assez idéal pour les oiseaux », dit Pedro. Nous descendons du village de Santa Cruz la Laguna en direction du lac. Les avocatiers, manguiers et arbustes de café sont plantés partout. On traverse une des petites rivières temporaires qui, pendant la saison des pluies, débouchent dans le lac. « Voilà : ici on peut observer des oiseaux qui vivent d’insectes, comme les attrape-mouches et même les colibris », explique Pedro.
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Un nouvel habitat
On continue de descendre dans la direction du lac, en passant des murs autour des propriétés des expatriés internationaux. On voit des bambous, une espèce introduite selon Pedro, qui voit aussi des bénéfices aux jardins opulents et colorés toute l’année des étrangers. Au moins, ces énormes jardins bien maintenus et fournis offrent aux oiseaux un nouvel habitat.
Et ce nouveau refuge est nécessaire. A cause de la déforestation – les Mayas utilisent encore du bois pour cuisiner et les étrangers construisent leurs maisons dans des endroits non cultivés – et l’introduction de pesticides et fertilisants, les oiseaux et autres animaux autour du lac ont beaucoup souffert.
D’ailleurs, Pedro a vu des changements : « Les dernières années on voit des oiseaux migratoires plut tôt dans l’année que d’habitude et on peut rencontrer des oiseaux qui ne venaient pas au Guatémala. On pense que c’est à cause des changements climatiques que les oiseaux migratoires changent leur route ».
Arbre cérémonial
Le guide maya nous dirige vers la fin de la descente et on peut entendre le bruit de l’eau qui arrive des rivières de la montagne, et l’eau du lac entrechoquer les cailloux volcaniques sur la plage par petites vagues.
« Oh ! » Pedro lève sa main et écouté avec concentration. Il reproduit, en sifflant, le chant d’un oiseau : « T’es où ? Ah, voilà ! A neuf heures, derrière le jacaranda (arbre aux fleurs violettes), sur cette branche sèche, un goldfinch ». On arrive au bord du lac, dans un endroit mystérieux où les roches sont géantes et où l’ombre est fournie par quelques arbres imposants. L’un d’eux est étrangement formé, avec ses racines partiellement visibles. « C’est un palopó », explique Pedro, « un type de ficus qui a un rôle très important durant les cérémonies maya autour du lac, dont certains villages portent son nom, comme San Antonio Palopó. Ses racines forment la connexion avec le Xibalba (le monde souterrain) et les branches connectent avec le monde céleste. »
Un peu plus loin, Pedro nous montre un nid minuscule, presque impossible à discerner, très bien caché dans les branches. L’aide du zoom de l’appareil photo est primordial ici, et l’on peut donc voir deux petites têtes et deux becs : « C’est le nid d’un colibri, de l’espèce Ariane à couronne azur, je l’observe depuis sa construction ».
Pendant cette balade tranquille, on voit et écoute une énorme variété d’oiseaux et autres animaux. Il y a toujours tellement d’oiseaux ? « Ça dépend », répond Pedro, et avec un grand sourire : « s’il n’y a pas beaucoup d’oiseaux à voir, j’emmène mes clients voir l’aigle à deux têtes ! Au marché de produits textiles mayas, ils peuvent en voir partout brodés sur les huipils (vêtement typique) des femmes indigènes de la région de Nahuala ! »
Stéphanie Masquelier et Beerd Willems
Pour contacter Pedro, rendez-vous sur l’un des deux sites de son agence : l’éponyme Tours Atitlán ou bien Bird-Watching Guatemala.
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