Une nuit dans les dunes de Merzouga, loin des complexes touristiques marocains

Le Maroc a souvent la réputation d’accueillir les touristes sur sa côte, dans des hôtels et camps de vacances tout-inclus, pour simplement profiter du soleil, de la gastronomie locale, des piscines et des prix très attractifs. Il suffit d’aller sur les principaux sites internet commerciaux français de voyage pour se rendre compte que dès la page d’accueil, les séjours tout compris au Maroc sont les vedettes. Mais rien n’empêche d’éviter ces camps de vacances honteux, pour voyager en routard, en indépendant, dans des endroits aussi exceptionnels les dunes de Merzouga.

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C’est lors de mon road trip au Maroc, pendant l’été 2011, que je décidai avec 3 amis français de réaliser une excursion dans le désert marocain, pour parcourir les sables à dos de dromadaire. Nous voulions visiter en voiture le sud-est du pays. C’est donc sur les dunes de Merzouga que s’est porté notre choix.

Les dunes de Merzouga, les plus hautes du Maroc

Merzouga est le nom d’un petit village marocain, situé au sud-est du pays, non loin de sa frontière avec l’Algérie. Les dunes de Merzouga, ou Erg Chebbi en arabe, s’étendent sur une surface d’un peu plus de 100km². Les plus hautes dunes de cet erg (champ de dunes fixes dont le sable en superficie est constamment déplacé par le vent) peuvent atteindre près de 150 mètres de hauteur.

Après avoir déjoué les embûches des rabatteurs marocains qui, sans gêne, changeaient les panneaux de direction pour nous vendre leurs services de guide, nous arrivâmes en fin de journée aux abords du désert, pour laisser nos affaires chez Ali, directeur d’un hôtel qui organise aussi des randonnées en dromadaire dans les dunes. 4 animaux nous attendaient dans un décor que je n’avais encore jamais vu de mes propres yeux, parsemé de brouillard sableux. Le dromadaire qui me fut attribué en fonction de ma taille et de mon poids était le plus vieux. Je l’appelai Rafiki, ce qui veut dire ami en swahili (c’est aussi le nom du vieux sage babouin dans le Roi Lion). C’était pour moi un moyen de me rassurer face à cette imposante monture. Nous partîmes alors à la fin du jour pour une promenade d’environ 2 heures.

Convoit de dromadaire dans les dunes de Merzouga

Convoi de dromadaire dans les dunes de Merzouga

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Alors que j’étais sur son dos depuis une bonne heure, Rafiki tomba soudainement sur les genoux, en basculant de droite à gauche. Plus de rire que de mal ! Il faut dire que je le sentais un peu s’essouffler, et que j’avais donc pris mes précautions en me tenant solidement à ce qui nous servait de selle.

Rafiki, mon compagnon de galère

Rafiki, mon compagnon de galère

Nous arrivâmes au campement touareg à la fin de la nuit, au bord d’une gigantesque dune. 2 touaregs, ayant vécu longtemps dans le désert du Sahara et travaillant maintenant pour Ali, le gérant de l’excursion, nous attendaient pour nous verser le thé de l’amitié, tradition marocaine pour souhaiter la bienvenue aux invités. Après nous être repus de déliceux tajines, que nous avons dû prendre successivement car nous étions accompagnés de 2 jolies demoiselles (coutume musulmane oblige…), avec mon pote Aurélien, nous tentâmes d’escalader la dune le plus haut possible. Arrivés à une certaine hauteur, plus possible d’avancer. La pente était trop abrupte mais en nous retournant, nous eûmes une vue magnifique sur le désert. C’est sûrement un de plus beaux paysages nocturnes qu’il m’ait été donné de voir (celui lors de mon ascension du Mont Kenya, en pleine nuit, à 4200 mètres d’altitude, n’était pas mal non plus). Surtout que le ciel était très dégagé et que la Lune était au rendez-vous. Dommage que mon appareil n’était pas assez performant pour prendre une photo de nuit. Voici alors ce que ça donne de jour :

Lever de soleil à Merzuga

Lever de soleil à Merzuga

Ma première expérience de sandboarding

Levé très tôt le matin, après une bonne nuit de sommeil à la belle étoile, dans un lit de campement, j’entrepris de gravir la dune, cette fois-ci en passant par son flanc, avec un snowboard emprunté au campement. J’atteignis quasiment le sommet, mais les derniers 30 mètres qu’il me restait à parcourir me semblaient trop dangereux. Je montai alors sur la planche en essayant de surfer sur le sable. En vain… Ma déception fut rapidement anéantie par cette nouvelle vue sur l’horizon, cette fois-ci de jour. Ali m’apprit un peu plus tard qu’il était préférable de surfer en fin d’après-midi, quand le sable était bien chaud.

Sandboarding à Merzuga, au petit matin

Sandboarding à Merzuga, au petit matin

Un paradis naturel à la merci des prédateurs touristiques ?

Cette nuit insolite au Maroc fut le meilleur souvenir que j’ai gardé de mon séjour. Les dunes de Merzouga sont pourtant devenues en quelques années la cible du tourisme de masse. Le site naturel est en effet menacé par le développement touristique anarchique, surtout en ce qui concerne l’hôtellerie. Quand on connaît la réalité de la consommation d’eau des complexes hôteliers, on s’aperçoit rapidement des problèmes d’approvisionnement et d’épuration. On voit aussi se développer à grande échelle les parcours de quad, moyens de locomotion bien moins intéressants que le dromadaire, et plus polluant.

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Il y a 6 commentaires

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  1. Christophe (Voyage sur le fil)

    Merci Haydée pour ce moment de rêve!

    Si j’ai bien compris, tu as organisé ton voyage au fur et à mesure?
    Ma question est intéressée… J’aimerai aller au Maroc, et j’aimerais connaître jusqu’à quel niveau d’improvisation on peut y aller!

    • Kalagan

      Ce n’est pas Haydée qui est allée à Merzouga, c’est moi, Kalagan 🙂

      Il me semble qu’on avait juste un Lonely Planet ou un guide du routard pour avoir quelques adresses. Par contre, vu qu’on voyageait en voiture, il a fallu se renseigner sur les routes car certaines ne sont pas pratiquables. On a d’ailleurs dû faire un détour car il y avait des grêvistes et manifestant qui bloquaient la route.

  2. Leslie@Voyage Perou

    Les chameaux ont vraiment un petit air de lamas, ça se voit qu’ils sont cousins! Il est possible de faire du sandboard au Pérou, dans les grandes dunes du désert péruvien. La montée est vraiment ardue, mais la descente au vaut la peine! Je n’ai jamais passé une nuit dans le désert, mais ça doit être une expérience extraordinaire!

  3. Gabrielle@Voyage Perou

    Voyager à dos de dromadaire est dans ma to do list!
    En plus, en entouré de dunes et à dos de dromadaire, on doit perdre tous nos repères temporels et se replonger dans la tradition des touaregs, ca c’est du voyage!!

  4. fred @ hôtel marseille vieux port

    Trop fort le sandboarding! Tu as dû vraiment prendre du plaisir si tu en as fait quand le sable était chaud.
    Le Maroc est un beau pays et encore plus beau lorsque l’on s’écarte de tout ce qui est touristique.
    Et ton voyage en dromadaire au coucher du soleil, c’est top!

  5. tim@travelin-morocco.com

    Une région magnifique loin de la civilisation, mais le probleme comme tu mentionne dans ton article c’est le tourisme de masse, car avec le temps elle va perdre son charme sauvage.


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