Le Kilimandjaro, toit de l’Afrique
Avec son pic appelé Uhuru (terme signifiant « liberté » en kiswahili et dans toutes les langues swahilies), le Kilimandjaro culmine à 5891 mètres d’altitude. Cette montagne tanzanienne composée de 3 volcans est sans aucun doute la montagne africaine qui fait rêver le plus de voyageurs. Son ascension est réputée pour être assez facile, même si le mal des montagnes touche environ 30% des touristes qui tentent l’aventure (chiffre rapporté par un guide kenyan). Pour rejoindre le sommet et revenir, comptez entre 4 jours et une semaine, selon les pistes. L’afflux touristique a fait grimper les prix et l’ascension est difficilement réalisable avec un budget inférieur à 1000€ par personne. Les agences de voyage préparent généralement les ascensions à partir d’Arusha, ou de la petite ville de Moshi. Les paysages y sont très variés et raviront tous les voyageurs qui peuvent se permettre une telle aventure.
Le Mont Kenya
A quelques centaines de kilomètres du Kilimandjaro, mais cette fois-ci au Kenya, ce volcan de plus de 5000 mètres est beaucoup moins touristique que son voisin. Les paysages y sont pourtant tout aussi grandioses et l’ascension, pour 4 ou 5 jours, vous coûtera jusqu’à quatre fois moins cher. La difficulté y est un peu plus élevée et le mal des montagnes là aussi au rendez-vous. Plusieurs refuges y sont installés, notamment celui qui se situe au pied du volcan, à 4200 mètres d’altitude : le Shipton’s camp. Pour en savoir plus sur cette ascension, je vous invite à lire l’article que je lui ai dédié sur mon blog.
Le Mont Stanley en Ouganda
Les montagnes de Rwenzori, aussi appelées les « montagnes de la Lune », forment une des chaînes montagneuses les plus sauvages d’Afrique. Entre l’Ouganda et la république démocratique du Congo, ces parcs nationaux abritent une flore et une faune tropicales très diversifiées : on y trouve de nombreuses espèces de primates, des éléphants, des caméléons de toutes sortes, des séneçons géants (espèces très étranges de plantes que l’on ne retrouve que sur les hauteurs d’Afrique de l’Est)… Le Mont Stanley domine la région et son sommet est encore glacé et enneigé (mais de moins en moins en raison du réchauffement climatique). L’ascension est encore une fois réalisable par des chemins de randonnée et ne nécessite aucune expérience en alpinisme. Elle peut être organisée sur place par des guides du parc national des Virunga en RDC ou ceux du parc national Rwenzori Mountains, en Ouganda.
Ras Dashan en Ethiopie
Bien que l’Ethiopie n’appartienne pas à la East African Community, comme tous les pays de la corne de l’Afrique, elle est considérée par les organismes internationaux comme faisant partie de l’Afrique de l’Est. Sa topographie est très variée. Et c’est au Nord du pays, dans la région Amhara, que l’on trouve les Monts Simien, d’où s’érige le quatrième sommet d’Afrique : le Ras Dashan. Malgré ses 4550 mètres, l’ascension du Ras Dashan n’est d’aucune difficulté technique. La beauté des paysages très rocheux de du parc national du Simien justifie amplement son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco. L’ascension de la montagne est très peu touristique. Si vous vous lancez, vous rencontrerez sur votre chemin de nombreux campements de bergers, des babouins des montagnes et autres espèces endémiques.
Mont Karisimbi au Rwanda
Les Montagnes des Virunga, au Nord-Ouest du Rwanda, ont largement été médiatisées grâce aux expériences et péripéties de Dian Fossey, jouée par Sigourney Weaver dans le film biographique Gorilles dans la brume. C’est en effet sur les flancs de ces montagnes, situées sur les frontières du Rwanda, de la République du Congo et de l’Ouganda, que vivent aujourd’hui plus de 800 gorilles des montagnes (selon le dernier recensement), espèce de primates hominidés endémique de la région. Le Mont Karisimbi, à 4507 mètres d’altitude est un jeune volcan éteint. Son ascension n’est pas une activité très répandue et aucune route officielle n’est définie. Vous devrez donc partir avec une équipe officielle de guides et porteurs rwandais ou congolais qui connaissent bien les lieux. Ils seront à même de vous faire rencontrer un groupe de gorilles des montagnes.
Vous l’aurez compris : les principales ascensions en Afrique de l’Est ne nécessitent pas que vous soyez un expert de la montagne. Une bonne paire de chaussures de randonnées, un peu de matériel, de bons vétements, une condition physique correcte, beaucoup de volonté, de courage et d’audace vous suffiront à vivre le genre d’expérience que l’on n’oublie pas aussi facilement qu’une semaine de vacances all-inclusive à la plage.
Crédits photo : médiathèque libre de Wikimedia, Kalagan.fr.
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Il y a 10 commentaires
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Tu l’as fait le Mont Stanley ? L’Ouganda me tente depuis quelque temps.
Les Monts Simien c’est magnifique, mais ça demande soit une certaine organisation à l’avance, soit pas mal de temps pour y aller. J’avais essayé d’organiser une rando sur 3 jours depuis Gonder mais sans trop de marge de manoeuvre niveau timing, j’avais dû y renoncer. C’était il y a 10 ans, mais je doute que le tourisme ait explosé depuis.
Cher Laurent, l’expression « faire » un lieu me fait toujours bondir !
On ne « fait » pas un pays : ce sont les locaux et leurs dirigeants qui le font, qui en font l’histoire, etc. On le visite, on le parcourt, on le découvre, etc.
De la même façon, on ne « fait » pas une montagne : c’est l’érosion, les mouvements de plaques tectoniques, qui les font. Plus humblement, on les grimpe, on les parcourt, on en fait l’ascension.
Je suis volontiers casse-pieds avec ça, mais c’est à mon sens une expression trop courante chez les voyageurs.
Je n’ai pas eu, jusqu’à présent, le bonheur de visiter l’Afrique ; c’est donc à Kalagan que je lance la balle ; il te répondra.
A bientost,
M.
C’est vrai, c’est un raccourci de feignant qui est tombé dans le langage courant. Merci pour la précision. J’essayerai (promis) de ne plus le faire. Donc on rembobine et à la place … As-tu fait l’ascension du mont Stanley …
Salut Laurent.
Non, je ne suis pas allé sur le Mont Stanley mais j’ai rencontré quelques voyageurs en Ouganda qui sont allés aux montagnes de Rwenzori. Ils m’ont tous dit que la région était très belle et les paysages de montagne magnifique. L’Ouganda est une perle africaine très peu connue des touristes et il est possible de trouver des vols pas chers de Bruxelles à Entebbe avec Egyptair.
J’ai par contre fait une ascension du Mont Kenya pendant 4 jours, et c’est un superbe souvenir. De superbes paysages, une ascension un peu sportive, une flore « extra-terrestre », une vue sur la vallée du Rift, une équipe de guides et de porteurs sympas… Je pense que pour le Mont Stanley, ça doit être le même genre d’expédition.
Ça me plait pas mal aussi ton conseil pour le Mont Kenya. Les foules du Kilimandjaro me font fuir donc ça peut-être un très bon plan B.
Hello,
Je n’ai gravi aucun de ces sommets (mais c’est tentant vu les magnifiques photos !). Par contre quand je lis qu’il y a un afflux touristique au Kilimandjaro, là, j’ai peur… Encore une merveille menacée ?…
Le Kili est déjà très menacé par les conséquences du réchauffement climatique (fontes des calottes glaciaires notamment) et par la déforestation. Le tourisme doit aussi, selon l’UNESCO, « jouer un rôle important dans la dégradation du Kilimandjaro ».
Les réserves naturelles en Afrique de l’Est sont gérés publiquement par l’organisation « East Africa Wildlife » et ses sous-organisations nationales. ils sont très sérieux, avec des règles assez strictes. Tous les guides qui travaillent officiellement dans les réserves ont une formation complète, les droits d’entrée ont été augmenté afin de financer la lutte contre le braconnage… Au Kili, seul le trek est autorisé dans le parc (un peu moins de 50 000 touristes en 2012). Il y a également beaucoup d’agence de tourisme responsable, équitable, écologiques… Bon après, il faut savoir faire le tri !
Je crois que les menaces principales sont à la fois liées à l’érosion du sol engendré par les passages répétés des marcheurs et surtout à la pollution atmosphériques des avions qui passent dans la région.
Le trek ,la montagne, les volcans (et bien d’autres choses encore !) sont des sujets qui m’intéressent ! Pour moi, il en manque un, peu connu il est vrai, mais qui est exceptionnel : c’est le volcan Lengaï en Tanzanie également , le mont sacré des Masaï, que j’ai eu le plaisir de gravir après le Kili…Je vais d’ailleurs publier la semaine prochaine un article sur ce volcan incroyable ! Par contre, j’en découvre d’autres qui étaient inconnus pour moi et je vais m’y intéresser de près ! merci !
Le volcan « Ol Doinyo Lengaï » m’était inconnu avant aujourd’hui. Seulement 2960 mètres, et en plus, il est actif. L’ascension doit être sacrée expérience, et très peu touristique je suppose ? Voilà un témoignage très intéressant sur Voyage Forum.
Pour être plus précis, cette ascension, je l’ai accomplie en 2004 ! Oui, cela fait longtemps ! Alors pourquoi en parler seulement maintenant ? Simplement, parce que je suis débutant dans le monde du blog, mais vieux baroudeur depuis plus de 30 ans ! Alors, j’ai beaucoup d’articles en retard !
Oui, cette ascension est difficile, effectivement comme le précise ce témoignage de 2009, mais franchement çà vaut le coup, surtout que ce volcan est unique au monde par sa lave spécifique qui change de couleur, et le paysage dans le cratère qui est hallucinant ! Côté « people » tu es seul au monde, et çà c’est génial ! Rien à voir avec la foule du kili…Bon, moi j’ai eu la chance d’avoir d’excellentes conditions, et notre groupe (6 personnes seulement) sommes restées 1 H30 au sommet ! De quoi en profiter un max ! Franchement, si les conditions le permettent (parfois son activité interdit son ascension) il faut le manquer pour rien au monde !