Moulins. Avec un « s », s’il vous plaît. Autant l’avouer tout de suite : c’est là que j’ai grandi. Chaque fois que je l’évoque à un nouvelle connaissance, c’est la même réponse : « Ah, ça me dit quelque chose… ». Ce à quoi je rétorque : « Moulins, ici Moulins, 2 minutes d’arrêt ». « Oui, c’est ça ! J’y passe parfois en train ! ». Moulins : la ville où le train s’arrête 2 minutes. Celle que les Bretons traversent quand ils vont au ski et que les Lyonnais croisent quand ils montent en Bretagne. Et pourtant, ça vaudrait le coup de s’arrêter un peu. Parce qu’il s’y passe des choses étonnantes. J’en suis d’ailleurs la première surprise. La preuve.
Accessibilité
Se rendre dans le Bourbonnais, c’est super simple. Ville centrale par excellence, Moulins est accessible en train ou voiture. Vous devriez facilement trouver un billet de train pas cher au départ de Paris ou Lyon. Comptez environ 2h30 de trajet. Pour la voiture, prévoyez 2h30 depuis Lyon, 3h depuis Paris.
Pour ses musées
Commençons par le Centre National du Costume de Scène. Les Moulinois(es) — et non pas les Moulinet(te)s… — en ont entendu parler pendant des années, avant qu’il ne fasse son apparition. Ça valait le coup d’attendre. Depuis 2006, dans un ancien quartier de cavalerie devenu ensuite caserne de gendarmerie, sont entreposés des milliers de costumes de théâtre, opéras ou ballets, venant de l’Opéra national de Paris, de la Bibliothèque nationale de France, de la Comédie-Française ou de grands couturiers comme Christian Lacroix. Les expositions temporaires se succèdent toute l’année, avec des thèmes comme les Mille et une Nuits, les divas ou les costumes insolites. Canon.
En savoir plus : site du CNCS.
Le Musée du Bâtiment. Si vous voulez savoir ce qu’est une « pondeuse d’agglos », vous ébahir devant une collection de truelles (hé oui, c’est possible), vous amuser des motifs anciens du papier peint ou admirer une élégante cuvette de WC en porcelaine anglaise peinte, ce musée insolite est fait pour vous. Dans une jolie maison aux poutres de bois (dont vous apprendrez au passage le nom), voici un musée étonnant. D’accord, c’est mon oncle, architecte, qui a créé ce musée. Mais quand même. Moi, je le trouve charmant (le musée, hein). Ça vaut la visite. En toute objectivité. Juré, craché.
Le Musée du Bâtiment de Moulins (Allier) vu de dehors
A l’intérieur du Musée du Bâtiment de Moulins (Allier) : un musée insolite en Auvergne
En savoir plus : site du Musée du Bâtiment
Pour son patrimoine
Dans cette capitale des ducs de Bourbon, faisons fi des ruines du château et penchons-nous plutôt sur les Imprimeries Réunies. Deux siècles d’existence pour cette société, qui imprime en numérique comme à l’ancienne, les machines et lettrines en vitrines pour témoins. Penchons-nous encore un peu plus pour regarder sous le plancher 250 m² de caves voûtées du XIIIème siècle, en pleine restauration ! On peut les visiter, chaque vendredi après-midi (essayez de passer un coup de fil avant : 04 70 44 01 85). Et une fois restaurées ? La responsable y voit déjà un atelier d’imprimerie avec des machines du XIXème siècle. A suivre, donc…
Renseignements complémentaires : site des Imprimeries Réunies
Autre curiosité locale : la débredinoire. Une bouillie pour bébé ? Un ustensile de jardinage ? Une prise de judo ? Rien de tout cela. Rappelez-vous, on est dans la rubrique « Patrimoine »… Il s’agit en fait d’un trou, disposé dans le sarcophage de saint Menoux. Saint Menoux ? Celui que l’on prie pour soigner migraines, maux de tête et dépression. Et le nom d’un village situé à une une dizaine de kilomètres de Moulins. Entrez dans l’église, suivez les panneaux et passez votre tête dans ledit trou. Et ? Et l’on dit que votre bêtise s’envole. J’ai testé pour vous, à l’âge bête justement, au cours de mon adolescence. Depuis, je brille constamment en société. Si, si.
La débredinoire du sarcophage de saint Menoux
Pour ses bons produits bio
A 10 mn en voiture de Moulins, on pense à l’Herbier de Saint-Fiacre. Pour sa production d’herbes diverses et variées (basilic, menthe poivrée, ortie, mauve…), pour ses fruits et légumes, pour ses fleurs comestibles, pour ses étonnantes préparations (sirop de sureau, rhubarbe ; angélique confite ; gelée de thym ou de pomme-potimarron,…). Et pour son safran. Du safran bio bourbonnais ? Oui Madame ! Il y a quelques années, Sophie Gallet a lâché son boulot de biologiste pour monter, à partir de rien, cette exploitation bio. Il fallait oser. Des visites en attelage ou thématiques sont proposées. Et les lieux sont ouverts à la vente directe plusieurs jours par semaine (tél. : 04 70 44 95 64 / 06 15 09 37 12). Foncez-y.
Dans l’herbier de Saint-Fiacre, on trouve des herbes (basilic, menthe poivrée, ortie, mauve,…), des fruits, des légumes, des fleurs comestibles… et même du safran bio.
Plus de renseignements : site de l’herbier Saint-Fiacre
Pour ses festivals
Serait-il sorti du passé meurtri d’un élève d’atelier théâtre relégué aux rôles secondaires, alors que ses petits camarades tenaient le haut de l’affiche ? Le Festival Jean Carmet honore, une fois par an, les seconds rôles. Au mois d’octobre, projections et rencontres pour ceux que l’on ne remercie qu’une fois par an, lors d’une cérémonie médiatique où l’on se rend en smoking et robe à paillettes. Jetez un œil à la bande-annonce du dernier festival, ci-dessous. Elle donne une idée du ton très… second degré, forcément.
Sinon, au mois de juillet il y a aussi le festival Opéra de Poche. Le principe ? Des pièces courtes et accessibles, des troupes de petite taille et des lieux insolites pour les représentations, comme des anciennes écuries. Objectif affiché : mettre l’opéra à la portée de tous. Diantre, quelle bonne idée.
En savoir plus : site du festival Opéra de Poche
Pour le plaisir d’une escapade décalée en Auvergne
Avec un road-trip en solex, par exemple. Si vous élargissez le périple et que vous avez le temps de faire un peu de tourisme dans l’Allier (oui, car vous êtes dans l’Allier !), poussez jusqu’à Agonges. Là-bas, une société propose des balades en solex. 30 euros les 40 km avec un deux roues, un casque, l’essence et les sacoches pour le pique-nique. C’est raisonnable, non ? Et si vous avez vraiment tout votre temps, vous pouvez même envisager un périple de 4 jours.
Plus familial mais tout aussi inattendu : la visite d’un élevage de lamas et d’alpagas. A une demi-heure de Moulins, Les lamas du Tilloux est une ferme qui a décidé d’accueillir, il y a plus de 20 ans, ces animaux peu habitués au bocage bourbonnais. Ils n’ont pas l’air de mal s’en porter et l’on peut faire ainsi l’acquisition de chaussettes, bonnets ou gilets tricotés avec la laine produite sur place. Ou comment trouver un pull chaud et original, sans avoir à s’envoler pour les Andes sud-américaines.
Informations pratiques
Office du tourisme de Moulins
Site de l’OT de Moulins
Tél. : 04 70 44 14 14
Mail : bienvenue@pays-bourbon.com
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Il y a 1 commentaire
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Pas forcément le premier endroit où on pense passer un We, mais pourquoi pas…