Voyage solidaire : conseils pratiques

Il y a quelques semaines, dans son premier article, Lily nous contait son premier voyage solidaire à Katmandou (Népal). Satisfaite de cette première expérience, et alors qu’elle s’apprête à partir en Bolivie, elle nous a envoyé une série de conseils pratiques. Quiconque souhaite réaliser un voyage solidaire, c’est-à-dire apporter son aide à un projet associatif, gagnera à les lire.

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J’ai eu le temps de réfléchir longuement à mes motivations, aux conditions d’une expérience réussie pour tous. Voici les points qui me semblent importants à retenir.

Pouvoir s’engager pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois

Les associations à vocation humanitaire sont nombreuses à exiger un engagement dans la durée, afin de ne pas perturber les populations aidées et de permettre des actions de qualité, durables dans le temps.

Ex : Le centre éducatif Ñanta (Bolivie) demande un engagement de 12 mois minimum pour les éducateurs et 6 mois minimum pour les infirmiers.

Chercher une association adaptée à ses compétences

Cela peut sembler une évidence mais parfois, sous couvert d’un engagement associatif, on se donne le droit de penser qu’on sera utile de fait. Pourtant, l’association ne doit pas passer trop de temps à former le volontaire sans quoi, les rôles sont inversés et les actions à mener attendent !

Ex : L’association qui va m’accueillir me propose un poste en adéquation totale avec ma formation initiale et mon emploi actuel. Après un temps d’observation de quelques semaines pour me familiariser avec l’équipe, les enfants et les missions menées, je pense être en mesure d’assurer un poste d’infirmière au sein de l’établissement.

Aurélie et deux enfants des rues, lors de son voyage à Katmandou (Népal)

Aurélie et deux enfants des rues, lors de son voyage à Katmandou (Népal)

Etre bénévole : oui ; payer : non !

Au cours de mes recherches, j’ai pu constater que certains sites demandent une somme d’argent très conséquente (plusieurs centaines voire milliers d’Euros) pour pouvoir partir à leurs côtés. Il me semble qu’il vaux mieux privilégier le fait de subvenir soi-même à ses besoins sur place (hébergement, nourriture…) afin de ne rien coûter à l’association, plutôt que de payer pour être pris en charge. Cela revient souvent alors beaucoup moins cher et participe à la moralisation de la solidarité internationale. Certaines associations toutefois proposent un hébergement à leurs volontaires.

Ex : Je prends à ma charge le billet d’avion aller/retour ainsi que tous mes frais à l’exception du repas du midi qui m’est offert.

Subvenir à ses besoins sur place

La conséquence directe du dernier conseil est donc d’avoir suffisamment d’épargne pour pouvoir payer son billet d’avion et les transports jusqu’au lieu de la mission et vivre dans le pays tout au long du séjour. Ainsi, un départ se prépare plusieurs mois à l’avance. Des bourses de voyage peuvent aider financièrement un projet de solidarité internationale, comme celle proposée par AVI International par exemple.

Ex : J’épargne depuis plusieurs mois et ai participé à la bourse d’AVI International pour espérer un coup de pouce financier afin de boucler mon budget.

Se documenter sur le pays d’accueil et ce dont s’occupe l’association en question

Toujours dans l’idée d’être rapidement opérationnel et certain de partager les mêmes valeurs que celles promues par l’association, il me semble indispensable de prendre le temps de lire, de comprendre, de ne pas arriver vierge sur le territoire.

Ex : En plus de mes lectures (livres, guides, blogs…), je prévois de partir 3 mois avant le début de ma mission afin de me familiariser avec la langue et la culture andine.

Une voyageuse lors d'un voyage solidaire en Inde

Une voyageuse lors d’un voyage solidaire en Inde

Être humble et à l’écoute

Certes, vous avez des compétences, vous allez donner de votre temps bénévolement mais il ne faut jamais perdre de vue que vous vous engagez avant tout pour aider la population concernée et cela ne peut se faire que dans l’humilité et le respect. Ainsi, entendre les conseils prodigués par les membres de l’association, respecter leur vision des choses et leurs freins éventuels, prendre le temps de bien observer, dans le but de pouvoir à terme apporter votre regard, une expertise issue de votre formation ou de votre culture. Cela participera au fait que l’équipe locale ait confiance en vous et adhère à vos propositions.

Ex : L’association m’a proposé une période d’observation d’un mois minimum afin de participer à l’ensemble des activités menées par l’équipe et de me faire connaitre progressivement par les enfants.

Préparer le départ

Il serait dommage de finir votre mission sans avoir pu vous assurer que vos actions allaient pouvoir perdurer dans le temps. Cela implique d’avoir été compris bien sûr, mais aussi peut-être d’avoir formé une partie de l’équipe aux gestes essentiels en fonction des activités qui vous ont été confiés.

Ex : Les deux infirmiers qui se sont engagés au centre éducatif avant moi ont formé les éducateurs aux gestes d’hygiène de base, laissés des affiches et des supports écrits pour rappeler ces principes simples, mis en place des documents écrits pour laisser une trace de leurs actions.

Enfants des rues de Katmandou

Enfants des rues de Katmandou

Réfléchir à ses motivations

Ai-je envie de partir ? Est-ce pour rompre le quotidien ? Fuir une vie qui ne me convient pas ? Me sentir utile ? Me donner bonne conscience ? Se questionner avec justesse et honnêteté me semble indispensable. Et s’il n’y a pas de mauvaises raisons de partir, il faut garder à l’esprit que les soucis personnels ne s’arrêtent pas aux frontières, qu’ils encombrent aussi les valises et les esprits voyageurs ! D’autre part, il est également possible de s’investir dans une association en France, voire au sein de son quartier. Ce peut-être une première étape intéressante et riche de sens.

Vous en voulez encore ?

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Il y a 2 commentaires

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  1. Romain

    En voila un chouette témoignage et un beau parcours de vie.

    J’avoue qu’en voyant « Etre bénévole : oui ; payer : non ! » ca m’a fait tilter… L’idee de devoir payer pour etre benevole parait en effet assez incongrue au premier abords, meme si l’on est d’accord qu’une association a besoin de fond je trouve qu’effectivement d’etre independant et donc eviter d’etre tributaire de ladite association parait plus sain…

    En tout cas si tu repasses en Thailande fais moi signe ! Bonne continuation dans tes projets !


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