Visiter Valparaíso à pied, en bus, en colectivo…

Lors d’un voyage au Chili, difficile de ne pas passer par Valparaíso (Valpo, pour les intimes). Avec son centre historique entré en 2003 au Patrimoine mondial de l’Unesco, la cité portuaire, souvent considérée comme la capitale culturelle du pays de Huidobro, Neruda et Allende (ce dernier est d’ailleurs natif de Valpo), fait partie des sites touristiques majeurs de cet immense territoire. Anne vous emmène à la découverte des divers modes de transport que vous y trouverez pour parcourir et découvrir la ville.

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Huit heures du soir. Face à la baie de Valparaíso (Chili) je discute avec Enrique, rencontré la veille. Il fait nuit. Sur le perron d’une grande et belle maison perchée sur les hauteurs de la ville, on distingue à peine les lumières des cargos au mouillage. Une journée après mon arrivée dans la cité portuaire, je suis déjà convaincue que cette ville vaut un séjour prolongé. A pied, en bus, en taxi… j’ai tout le temps de tester les diverses possibilités pour la parcourir. Car ici, à chaque moyen de transport ses expériences et ses découvertes.

Vue de la ville

Vue de la ville

 

Se déplacer en bus

Valparaíso est bâtie sur des collines : les cerros. Les rues sont pentues, les pentes escarpées et les escaliers généreux en marches. Ici, votre principal allié sera un mollet bien musclé. Ou un bus.

Une vue du cerro Concepción

Une vue du cerro Concepción

S’il ne fallait choisir qu’une ligne parmi toutes, ce serait la ligne O. Sans hésitation. Vraiment aucune. Filez sur l’Avenida Alemania. Vous ne pourrez pas la rater : elle est sur tous les plans de la ville. Longue et sinueuse, elle traverse toutes les collines de Valparaíso dans le sens de la longueur.

Au premier bus qui arbore un gros O rouge sur la vitre, faites un geste de la main et stoppez-le. Sautez dedans, asseyez-vous rapidement – ici les chauffeurs n’attendent guère plus de 5 secondes avant de repartir – et contemplez. Les cerros Alegre, Concepción, La Cárcel, Bellavista, Florida : le bus avale les collines, une à une. Du marché aux puces du dimanche au port de Valparaíso en passant par La Sebastiana où vécut le poète Pablo Neruda. Derrière les vitres poussiéreuses, vue imprenable sur la mer avec, au premier plan, les baraques aussi brinquebalantes que colorées qui défilent à vive allure. Ça secoue pas mal. Un véritable manège, et vous pourrez en faire des tours toute la journée si l’envie vous en dit…

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En taxi collectif (colectivo)

A Valparaíso, donc, les pentes sont particulièrement raides. Place au colectivo, moyen de transport idéal pour monter dans les hauteurs des cerros. Des sortes de taxis collectifs qui suivent une ligne fixe, comme les bus, pour quelques Pesos. Vous le hélez où vous pouvez, il vous dépose où vous voulez. Pratique. Plus rapide que le bus. Et plus téméraire face à la verticalité. Autre particularité : le colectivo ne part que quand il est plein. Mais on attend rarement longtemps.

Soucieux de leur rendement, les chauffeurs roulent comme des dingues et font des appels de phare aux piétons pour les inciter à monter. Ils ralentissent même parfois à votre niveau pour vous proposer de monter. Vous n’aurez donc aucun mal à les attraper. Avec eux, on parcourt des rues plus étroites, parfois peu fréquentées, souvent oubliées. Une autre Valparaíso. On peut ainsi arriver jusqu’à la Ex Cárcel, ancienne prison devenue centre culturel et récemment rebaptisée La Corporación. On rattrape le retard pris en un rien de temps. A l’heure où les bus sont déjà au hangar, on peut également rentrer tard le soir et ménager ses pieds, après avoir dansé dans l’un des nombreux clubs de la ville.

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Prendre l’ascenseur

Ça couine, ça grince, ça tremble. C’est brinquebalant, mais on ne peut s’empêcher d’y pénétrer. Valparaíso est la ciudad de los ascensores : la ville des ascenseurs. Il en reste aujourd’hui une quinzaine, sur la vingtaine d’autrefois. Tous classés au patrimoine national du Chili. Au début, on se dit que c’est bon pour les touristes. Et puis, petit à petit, on se rend compte que… c’est quand même bien utile. Les habitants les utilisent volontiers, s’épargnant de longues montées d’escaliers. Ascension ou descente, depuis les cabines qui gravissent les collines, la vue est souvent impressionnante. Et la sortie inattendue.

Un exemple ? L’ascenseur Artillería, qui part du port de Valparaíso. En haut, le Museo Naval y Maritimo et une vaste terrasse surplomblant les grues, les milliers de containers à peine débarqués et les canots bariolés pour touristes qui bordent les quais. En bas, le quartier du port. Résolument populaire, volontiers délabré et « mal fréquenté » vous diront les Porteños (ainsi sont surnommés les habitants de la cité portuaire, comme, du reste, les habitants de Buenos Aires ou de quelques autres cités portuaires du continent).

Derrière le quartier du port

Derrière le quartier du port

Mais à parcourir, ne serait-ce pour les marisquerias (restaurants de poissons et fruits de mers) où avaler une sopa de mariscos (soupe de fruits de mer) brûlante, traîner du côté de la place qui borde le bâtiment du vieux marché et observer la vie du quartier, s’asseoir au comptoir du dégingandé Liberty et écouter les vieux fous du coin raconter leur vie et leurs malheurs.

A pied, définitivement

Valparaíso se parcourt à pied. D’accord, c’est parfois alambiqué. D’accord, ça monte sec. D’accord, après 5 heures de marche on a les pieds usés. Mais, je ne vous l’apprends pas : à pied, on prend le temps de découvrir une ville et ses recoins cachés. Passer sous les énormes mimosas en fleurs qui ponctuent les trottoirs, marquer une pause devant une minuscule échoppe et en ressortir avec quelques empanadas à grignoter, s’en prendre plein les oreilles en croisant les vendeurs ambulants de balais qui hurlent « escobaaaaa » à tout va, arpenter des heures durant les escaliers et les immenses peintures murales du Musée à Ciel Ouvert, se perdre dans des passages insoupçonnés et des escaliers alambiqués, tomber sur une placette ombragée, compter les innombrables graffiti et dessins qui parsèment les murs, se glisser dans les interstices non-urbanisés, s’arrêter dans un petit café bien planqué et découvrir qu’il possède l’une des rares terrasses de la ville avec vue sur la mer. S’asseoir. Commander un café con leche. Retirer ses chaussures. Contempler la baie. Se relaxer. Et profiter.

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Le Musée à ciel ouvert (1)

Le Musée à ciel ouvert (1)

Le Musée à ciel ouvert (2)

Valpo compte de nombreux graffiti aussi réussis que celui-ci

Valpo compte de nombreux graffiti aussi réussis que celui-ci

 

Pour en savoir plus

Informations pratiques

Sur le site internet de la ville de Valparaiso.

Où dormir ?

Residencia en el cerro, 49, calle Pierre Loti (cerro Concepción) : une grosse maison, chaleureuse et colorée, tenue par Marcela. Au bout d’un passage ultra-calme du quartier classé historique, classé au patrimoine de l’Unesco. Son père tient également une pension – sympa mais plus vieillotte – au n°51. Un bonheur.

Le <i>cerro</i> Concepción

La calle (rue) Pierre Loti, située sur le cerro Concepción

Comment se rendre à Valparaíso ?

L’aéroport le plus proche est celui de Santiago du Chili, à 1h30 environ. Vols réguliers depuis Paris. Compter entre 8h et… 15h de vol, selon les escales.

Vue nocturne de Valpo

Vue nocturne de Valpo

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Il y a 1 commentaire

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  1. Laurent

    Je ne connais pas du tout le Chili mais un voyageur rencontré sur la route m’avait raconté qu’il régnait une atmosphère très étrange à Valparaiso. L’effervescence des années fastes du grand port qu’était Valparaiso ayant disparu depuis que les bateaux traversent à Panama et il y régnerait maintenant une atmosphère de ville endormie. Cette remarque me semblait assez étrange car le canal de Panama ça ne date pas d’hier tout de même. Alors Valparaiso, ça grouille ou ça dort ?


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