Ville étrangère la plus peuplée de Français, Londres est aussi la ville étrangère la plus visitée par nos compatriotes. Il faut dire que, l’Eurostar ou la traversée de la Manche en ferry offrent des possibilités très abordables de se rendre au pays du fish & chips et des Beatles, et les compagnies aériennes à bas coût ont également facilité les possibilités de vols pas chers pour la capitale britannique. Si bien que passer 3 ou 4 jours à Londres, s’y offrir une escapade d’un weekend, peu s’avérer bien moins onéreux qu’on le suppose. Moins onéreux et fort dépaysant, si l’on choisit de ne pas se rendre dans les musées bondés et lieux obligés du tourisme de masse. A un peu plus d’une heure de vol de Paris, découvrez Londres autrement, avec 5 musées surprenants pour un week-end insolite en famille ou un week-end original en amoureux.
Les capsules temporelles de la Maison de Dennis Severs
En 1979, Dennis Severs s’installe dans cette maison géorgienne de Spitalfields, quartier de l’East End londonien, où il demeurera jusqu’à son décès en 1999. Durant ces années, il enteprend la réfection des 10 pièces de la maison… chacune dans un style historique différent, principalement des XVIIIe et XIXe siècles. Conçues comme des natures mortes, les pièces évoquent chacune un instantané de la vie de ses habitants imaginaires : la famille huguenote Jervis, des tisserands qui auraient vécu en ces lieux de 1725 à 1919. Peu avant sa mort, Dennis Severs offrit sa maison au Spitalfieds Trust, qui l’a converti en musée en forme de voyage dans le temps.
Site de la Dennis Severs’ House
Cabaret Mechanical Theater
Le lieu fut tout d’abord un magasin d’objets d’artisanat à Falmouth, en Cornouailles (péninsule du sud-ouest de l’Angleterre). L’introduction progressive, dans le magasin, de toute une collection de pièces d’artisanat mécaniques attire beaucoup de clients, si bien que la boutique se convertit en un petit musée où les visiteurs paient pour animer ces originales petites machines faites à la main. Le succès aidant, en 1985, la décision est prise de déménager ce singulier musée à Londres. Depuis lors, la collection s’agrandit et s’expose de par le monde (Europe, Japon)…
Site du Cabaret Mechanical Theater
Musée de l’Enfance
Situé dans l’East End londonien à Bethnal Geen, ce Musée de l’Enfance fut fondé en tant que tel en 1974, même si dès les années 20, il avait déjà commencé à se spécialiser sur le thème de l’enfance. Administré par le célèbre Victoria & Albert Museum, ce musée se donne pour objet de « donner la possibilité à chacun, en particulier les jeunes, d’explorer et jouir du monde conçu, particulièrement les objets faits par des enfants et pour les enfants ». Ses collections d’objets de l’enfance s’étirent du XVIIe siècle à nos jours : jouets (poupées, maisons de poupées, jeux de construction – dont Bauhaus Bauspiel, Lego, Meccano, M. Patate –, puzzles, etc.), mais aussi vêtements (plus de 6000 pièces), représentation de l’enfance, etc. On trouve dans ce musée le plus ancien cheval à bascule d’Angleterre (autour de 1605), au côté de nombreux objets donnant une idée de l’environnement infantile à travers les 5 derniers siècles. Un musée étonnant et très complet.
Musée Grant de Zoologie et d’Anatomie comparative
Créé en 1828, alors que la pédagogie était une croissante priorité pour l’Angleterre, alors première puissance économique mondiale et fer de lance de la Révolution industrielle et des sciences et techniques, le Musée Grant fut d’abord un musée universitaire. Il demeure d’ailleurs le dernier musée universitaire zoologique de la capitale. Exposant quelque 67 000 spécimens, il offre un panorama sur tout le règne animal, incluant des espèces disparues (le dodo, dont les os ont été redécouverts lors du déménagement des collections en 2011, le zèbre quagga, le thylacine ou tigre de Tasmanie) ou en voie de disparition, des fossiles et os préhistoriques, notamment l’élan géant (megaloceros), dont la tête fut acquise par le musée auprès d’un… pub irlandais ! La collection d’invertébrés sous verre, acquise en Tchéquie au XIXe siècle, dont l’état de conservation est admirable, le squelette d’anaconda ou encore l’étrange jarre où sont entassées des taupes, sont d’autres pièces majeures du musée.
Musées et jardins Horniman
Situés au sud de Londres, à Forest Hill, ces lieux furent d’abord la propriété de Frederick John Henniman, héritier en 1891 de Horniman’s Tea Business, la plus grande compagnie commerciale de thé de l’époque. L’héritage lui permet de s’adonner à sa passion : il acquiert au cours de ses voyages quelque 30 000 objets. Si bien que l’on trouve dans ce musée, de style Arts & Crafts, une vaste collection (qui compte à présent 350 000 pièces) d’objets naturels & animaux (chauve-souris, tortue ou encore un impressionnant morse empaillé), autant que des créations culturelles et anthropologiques : chaise de torture, reliefs du Bénin, cor français, couvercle de cercueil égyptien, peinture de sable nord-américaine, totem d’Alaska, instruments musicaux divers, etc. Outre ce passionnant musée en façon de cabinet de curiosités géant (comme l’est, par exemple, le tout aussi passionnant Pitt Rivers Museum d’Oxford), le site dispose de beaux aquariums (reconstitutions de mangrove, de récif fidjien, de rivière de jungle ; on trouve des hippocampes, des méduses) et de jardins. On y trouve notamment un jardin médicinal, des potagers, des espaces floraux, des serres, un kiosque musical, autant de lieux d’agrément autant que de pédagogie (à l’image des jardins de la Roche-Jagu, dont nous vous avons déjà parlé)… A partir de cette année 2013, un nouvel espace accueille également pour le plaisir des petits – et des grands – des lapins, cochons d’Inde, furets, moutons, alpagas, etc.
Site des Horniman Museums & Gardens
Un arbre… de feux de signalisation à l’entrée de la City
Située au cœur de Canary Wharf, l’un des deux QG de la canaille financière de Londres, cette singulière création d’art contemporain, est due – cocorico – à notre compatriote Pierre Vivant. Après un concours organisé par la Public Arts Commission Agency, qu’il remporte avec ce projet, l’œuvre, très logiquement intitulée « Traffic Light Tree » (arbre de feux de circulation) est installée en 1998. D’une hauteur de 8 mètres, nantie de rien moins que 75 feux de trafic, l’installation, dixit M. Vivant, par le « modèle changeant des lumières révèle et reflète le rythme perpétuel des activités domestiques, financières et commerciales environnantes » (source : Mindzgap). Aujourd’hui, l’œuvre ne se trouve plus à Canary Wharf, mais sur le rond-point Trafalgar Way, près de Billingsgate Market, où elle a été réinstallée le 11 décembre 2013. Autrement dit : à l’entrée de la City, où les bandits en col blanc sévissent, en effet, de nuit et de jour.
Informations pratiques
Comment s'y rendre : Pour se rendre à Londres depuis la France ou la Belgique, vous pouvez prendre aussi bien le train Eurostar, opter pour la solution économe et écologique du covoiturage ou encore en avion low cost, par exemple en achetant votre vol Ryanair avec Bravofly.
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Il y a 5 commentaires
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En effet, merci pour cette découverte du Londres méconnu et insolite!
J’aime beaucoup le look de la maison de Dennis Severs! Et même si c’est cliché je ne peux pas m’empêcher de penser à Harry Potter!
(D’ailleurs beaucoup de rues de Londres ne vous font pas penser à Harry Potter aussi? ou je suis fou 😀 )
Sympa, moi j’irais bien à la Maison de Dennis Severs! Par contre, à voir ce qui est exposé au musée de zoologie, je crois que je vais éviter :p
Merci, j’y penserais pour ma prochaine fois à Londres, j’adore cette ville.
Pour moi le musée d’histoire naturelle et le centre Darwin à coté sont mortels, le musée des sciences aussi…
Hello,
Lors de l’un de mes séjours à Londres, j’ai visité la maison de Sherlock Homes. Comme dans les livres de Sir Arthur Conan Doyle, elle est située au 221 bis Baker Street.
Les pièces sont meublées et mises en scène comme si Sherlock avait vraiment existé et avait vécu dans cette maison.
Étant une fan des aventures de ce détective, j’ai beaucoup aimé ce musée et son ambiance « So British ».
A bientôt. 😉
Sympa l’arbre feux de signalisation, bon ça ne doit être pas évident à s’y retrouver surtout avec la conduite à gauche des anglosaxons.