Lorsqu’on arrive au guichet qui permet d’acheter son ticket pour aller visiter la fameuse Statue de la Liberté, on vous propose de vous embarquer à Ellis Island et, accessoirement, d’y visiter le Musée de l’immigration américaine. Bon, c’était écrit dans le guide, mais je n’avais pas vraiment fait attention. Il s’avère qu’en ce jour de janvier, il soufflait un blizzard à congeler un Eskimo et qu’une pause au chaud dans un musée était une idée tout à fait enchanteresse. Et grand bien m’en a pris. Car ce n’est certes pas le musée le plus populaire de NYC (visitez les « gros » aussi parce que, souvent, leur réputation n’est pas surfaite !) mais l’un des plus intéressants.
Un lieu d’histoire de mémoire converti en musée
Ellis Island est cette minuscule île d’une dizaine d’hectares à l’intérieur de la baie de New York, à quelques encablures de Manhattan. A la fin du XIXe siècle et pendant des décennies, elle a également servi de port d’entrée à tous les immigrants venus chercher fortune ou simplement une vie meilleure aux Etats-Unis. Les bâtiments ont, bien sûr, été restaurés, mais les constructions demeurent identiques à ce qu’elles étaient un siècle et demi plus tôt. Le musée retrace avec une exactitude surprenante tout le processus d’accueil des migrants : salle des bagages, contrôle médical et « triage », regroupements par nationalité ou communauté, quarantaine pour les possibles malades, retour vers chez eux pour les migrants dont l’entrée est refusée… On peut parcourir toutes ces salles, où sont fournies des explications sur leur usage et les procédures d’admission.
L’aspect historique de l’immigration aux Amériques a été largement documenté (souvenez-vous, dans Le Parrain 2 par exemple)mais il est intéressant de le visualiser, en parcourant le bâtiment. C’est l’aspect humain qui m’intéressait plus, étant moi-même une « immigrée de deuxième génération », comme on dit. Ce qui rend concrètes et émouvantes ces histoires individuelles et humaines, ce sont, dans les salles qui leur sont consacrées, des passeports abandonnés ou perdus, des bagages égarés qui contiennent les objets précieux d’une vie et ont traversés les océans, des photos de famille, des chaussures d’enfants, des carnets contenant l’adresse du parent qui a déjà immigré aux Amériques et qui est le seul contact de l’immigrant qui arrive à Ellis Island. On y apprend comment les communautés d’immigrés de différents pays se sont réparties à travers les Etats-Unis, où elles se sont installées.
On peut aussi y faire une recherche dans les archives qui ont été numérisées depuis une quinzaine d’années, pour tenter de retrouver la trace d’un ancêtre qui aurait immigré ou les racines de sa famille. Certains portaient le même nom de famille que la mienne, j’ai cherché. Avec mes frères en regardant l’écran, on se disait : « Et si Nonno (« Papy », en italien) avait choisi les Etats-Unis plutôt que la France, hein ? On serait des Américains ! » Comme des millions d’autres descendants de ces immigrants ayant passé la porte des Etats-Unis par Ellis Island et qui ont participé à la construction du pays.
Informations pratiques
Le Musée de l’immigration américaine de l’île Ellis est rattaché au Monument national de la Statue de la Liberté et administré par le National Parks Service. Il est accessible avec un ticket de visite de la Statue de la Liberté.
Tarifs : Consulter les divers tarifs (de $25 à $28 pour les adultes) sur le site de la Statue de la Liberté.
Site internet : Page sur le Musée de l’immigration américaine sur le site de l’île Ellis. Lire aussi les quelques pages y consacrées sur le site de la Statue de la Liberté.
Comment s'y rendre : Un premier ferry conduit aux îles Liberty et Ellis à 8h30 ; le dernier part à 17h30. Le dernier ferry pour revenir à la ville part à 6h45. Plus de détail sur la page de renseignements du site de la Statue de la Liberté.
[el type="address"]Ellis Island, New York City, New York 10004, États-Unis.
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