En tant que fondateur de l’association, pouvez-vous nous raconter votre parcours et donc ce qui vous a conduit à fonder Croq Nature ?
J’ai voyagé durant 2 ans en Afrique quand j’avais 20 ans et j’ai vécu durant 7 mois dans un campement touareg, comme éleveur nomade dans le sud algérien. Ce fut une révélation et le déclic pour vouloir faire cette expérience avec d’autres. C’est ce qui m’a poussé à créer cette association de voyage.
L’association propose des voyages dans des pays que, à tort ou à raison, on aurait tendance à croire peu touristiques, notamment en raison de leur instabilité politique et de représentations médiatiques qui ont construit une image défavorable. Quels sont les atouts, les charmes et attraits de ces destinations ?
Le Maghreb, l’Afrique de l’ouest, Madagascar, le Sahara sont des territoires où les habitants, en général, restaient proches de la nature et des valeurs de solidarité. L’accueil de l’étranger est sacré et c’est la raison pour laquelle, nos voyages sont essentiellement chez l’habitant mais toujours avec le confort adapté aux Européens. De telles rencontres ont toujours un impact sur chaque voyageur.
Quels parcours propose l’association ? De quel type de voyage (culturel, sportif, familial, groupe…) s’agit-il et pour quel public ?
Croq Nature propose plusieurs types de voyages selon la forme physique et les désirs de chacun, et également selon qu’il s’agit d’adultes ou d’une famille :
- des randonnées faciles ou plus difficiles, accompagnées par des équipes locales ;
- des séjours à thèmes comme la cuisine, la musique, etc. ;
- des autotours, sur des circuits de 8 à 15 jours pré-établis, qui vous permettent d’être libre la journée et accueilli chaque soir chez l’habitant.
Croq Nature s’inscrit dans un tourisme joignant l’utile à l’agréable, c’est-à-dire visant à un bénéfice humain double : celui de la découverte et de l’émerveillement des voyageurs, mais aussi à profiter aux locaux par le soutien financier de chantiers par exemple. On peut lire sur le site que la somme acquittée par chaque voyageur inclut 50€, reversés pour des projets de développement. Pouvez-vous nous expliquer quels sont les types d’opérations financées et comment elles le sont ? Les voyageurs y prennent-ils part ou bien s’agit-il d’un appui financier à des associations, ONG ou entreprises locales ?
Nos voyages respectent les règles du commerce équitable et les principes de solidarité avec les plus démunis. Ce ne sont pas des voyages humanitaires, mais dans le prix de chaque voyage est inclue une somme allouée au développement. Depuis plus de 25 ans, c’est ce qui a permis de financer :
- le creusement et l’aménagement de 26 puits et d’un forage avec sa pompe ;
- la création et fonctionnement de 12 écoles et de leurs cantines ;
- l’aménagement en panneaux solaires pour 4 d’entre elles ;
- la construction de 2 pensionnats, de 3 dispensaires, de 4 coopératives alimentaires, d’un centre d’alphabétisation, un autre de tissage ;
- la participation à la création d’un centre de formation en agro-écologie et d’une ferme écologique et aide à la formation ;
- le financement, les prêts et microcrédits pour l’aménagement de maisons d’hôte et de lieux d’accueil agro-touristique et la création de 3 banques de microcrédits.
J’ajoute que, d’un commun accord, une redistribution est effectuée en fonction des besoins essentiels entre les différents partenaires. Les affectations sont plus importantes en direction du Mali et du Niger, car ces pays sont beaucoup plus démunis.
Les rapports détaillés de chaque saison sont visibles sur notre site internet dans la rubrique « Amitié Franco-Touareg ».
Quel regard portez-vous sur les notions de tourisme solidaire et de tourisme écologique ?
Croq Nature est le créateur du label de tourisme équitable et solidaire. Une charte très précise indique ces principes. Aujourd’hui les mots « équitable » et « solidaire » se trouvent dans bien des plaquettes de voyagistes mais seuls ceux qui peuvent lister ce que leurs voyages ont financé sont dignes de confiance.
Une grosse vingtaine d’associations qui respectent ce cahier des charges est rassemblée au sein de l’Ates (Association de tourisme équitable et solidaire). Quant au tourisme écologique, la plupart des organisateurs de randonnées ou de trek ont un impact écologique moindre que les séjours en hôtel ou en circuit de bus.
La brochure éditée par l’Ates (Association pour le Tourisme équitable et solidaire) indique une zone couvrant l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Mali, le Maroc et le Niger. Sur le site de Croq’Nature, on voit que de nouvelles destinations sont proposées : Turquie, Bénin, Togo, Tchad, Madagascar, Sénégal, Guinée-Conakry. Cela semble signaler le succès de l’initiative de l’association et de son réseau. Comment s’est fait s’est élargissement et quelles sont les raisons de ce succès ?
Si on pose la question à de nombreuses personnes : « seriez vous intéressés pour partir avec une agence qui propose des séjours écologiques et équitables ? » 10 à 15% de réponses sont positives. Et pourtant seulement 0,1% de touristes achètent effectivement leur voyage à de telles association ou opérateurs. Il y a, sans aucun doute, un gros effort à faire de la part des association de l’Ates pour proposer des circuits qui correspondent à la demande du public.
Plus de détails sur le site de Croq Nature.
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