À la découverte de la mystérieuse civilisation minoenne

C’est un choc intellectuel immense qu’a dû ressentir la communauté scientifique lorsque des archéologues ont, à la fin du XIXème siècle, mis à jour les ruines d’une civilisation jusqu’alors mentionnée seulement dans des écrits anciens sans que leur existence fût démontrée. Ce sont les traces d’une civilisation enfouie, très ancienne (2700 à 1200 avant notre ère) qui refirent alors surface, géographiquement si proche pourtant de la Grèce antique. Concentrés sur Cnossos, les efforts de l’archéologue britannique Arthur John Evans ont beaucoup fait pour commencer à élaborer une histoire de la civilisation palatiale crétoise, d’une splendeur et d’un raffinement exceptionnels en plein âge de Bronze.

« Dans l’île de Crète, vivait un peuple doué, dont les artistes se plaisaient à représenter le mouvement. Lorsque, à la fin du XIXe siècle, des fouilles ont dégagé le palais royale de Cnossos, on a eu peine à croire qu’un art aussi libre et gracieux eût pu se manifester au cours du second millénaire avant notre ère. » Ces mots d’Ernst Gombrich, dans sa classique Histoire de l’art, laissent imaginer la surprise qui dut saisir les premiers archéologues dépêchés en Crète, à mesure qu’ils mettaient à jour les ruines enfouies. En plein âge d’or de l’archéologie, où des découvertes spectaculaires étaient encore possibles, c’est une civilisation minoenne d’un raffinement esthétique inattendu qu’ils découvrirent. Et dont les origines remontaient très en amont de ce qui était jusqu’alors tenu pour les débuts de l’histoire grecque, plus ou moins 1200 avant notre ère.

Les vestiges de l’âge de Bronze n’avaient pas fait l’objet de recherches avant la fin du XIXème siècle. C’est d’abord Minos Kalokairinos, qui réalise les premières fouilles du palais de Cnossos en 1878-1879, puis, en 1886, Heinrich Schliemann, le fondateur de l’archéologie préhellénique et « découvreur de Troie » et de Mycènes. En 1894, Antonio Taramelli fait la découverte, dans la grotte de Camarès, des premiers vases polychromes minoens. Mais c’est surtout Arthur John Evans qui a un rôle décisif. En 1900, il achète carrément le site de Cnossos, dont il dégage le palais et explore les ruines jusqu’en 1932.

Et la découverte était d’envergure, en particulier à Cnossos et Phaïstos, dont les palais sont « les plus grandes réalisations architecturales que nous ait laissées la civilisation crétoise, et leurs couches (depuis les modestes ébauches néolithiques jusqu’aux structures complquées de la dernière étape) témoignent des progrès réalisés en Crète dans l’édification des palais et révèlent le luxe des cours locales » (Histoire de l’art, dir. Jean Cassou et Francisco Vicens, vol. II).

Reconstitution imaginaire de la vie palatiale minoenne.

Reconstitution imaginaire de la vie palatiale minoenne.

Penchons-nous sur les cinq sites de la civilisation palatiale ou minoenne, qui figurent depuis 2014 sur la liste indicative de la Grèce en vue d’une inscription au patrimoine mondial de l’Unesco. Étant donné leur situation éparse sur le vaste territoire de l’île, passer par la case d’une recherche « location de voiture en Crète » sur internet pourrait s’avérer indispensable.

Les ruines de Cnossos

Cnossos se trouve à un endroit privilégié : à quelques kilomètres de la côte, le long du fleuve Kairatos, qui rallie l’arrière-pays et la plaine de la Messara. C’est la raison qui en fait un lieu de peuplement continu depuis le Néolithique. Ces conditions géographiques, combinées à des facteurs extérieurs expliquent l’émergence d’une civilisation très développée, qui a su dominer la mer. De fait, les premiers palais minoens s’inscrivent dans une ère de grande prospérité, dite protopalatiale ou minoen moyen (2000 à 1600 av. J.-C.). C’est à cette période que sont érigés ceux de Cnossos, Phaïstos et Malia.
Fouillé et étudié depuis les années 1900, Cnossos n’a pas encore révélé tous ses secrets. Mais il exhibe un remarquable ensemble, qui compte un palais, des villas, maisons, nécropoles… Son palais est en fait double. Un premier palais aurait été édifié autour de 2000 avant notre ère, marquant l’importance politique et économique établie de Cnossos. Un tremblement de terre pourrait avoir détruit ce premier palais autour de 1750-1700 av. J.-C. Un second l’a recouvert, plus monumental encore (plus de détails sur l’entrée « Cnossos » de l’encyclopédie Universalis.

Quelques images donnent une idée du haut degré de raffinement et de finesse de l’art qu’avait développé cette civilisation.

Vue d'ensemble du site de Cnossos (reconstitution).

Vue d’ensemble du site de Cnossos (reconstitution).

Civilisation minoenne. Vue d'une fresque de Cnossos.

Civilisation minoenne. Vue d'une fresque de Cnossos.

Art minoen : fresque de Cnossos. Art minoen : fresque de Cnossos.

Les ruines de Phaïstos

Architecture minoenne : Phaistos, 01.

Architecture minoenne : Phaistos, 02.

Architecture minoenne : Phaistos, 03.

Architecture minoenne : Phaistos, 04.

Art minoen : tête de taureau de Phaistos.

Les ruines de Malia

Les zones A et B du quartier Mu vues depuis la passerelle.

Les ruines de Zakros

Zakros, ateliers de l'aile sud-ouest Un bassin sur le site minoen de Zakros.  Archéologie minoenne : cour centrale du site de Zakros. Archéologie minoenne : hall ou cuisine sur le site palatial de Zakros.

Les ruines de Kydonia

[Cet article, en chantier, qui sera progressivement complété.]

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