Les plus anciens vestiges archéologiques, quelques tombes, indiquent une présence humaine dès le VIIIe siècle avant notre ère ; et il se pourrait que ce lieu ait été successivement un repère de colons grecs de Métaponte, puis un établissement byzantin. Néanmoins, la première mention de cette cité remonte à 1060, lorsqu’elle fut placée sous l’autorité de l’archevêque Arnaud de Tricarico. Le village tel qu’il est aujourd’hui observable aurait été fondé dans la deuxième moitié du XIIe siècle, sous l’autorité du seigneur féodal normand Herbert.
Avec le temps, Craco devient un centre stratégique militaire ; puis, au XVe siècle, sous l’effet de son expansion, elle accueille rien moins que quatre palais. Au XIXe siècle, le recensement de 1881 indique que quelque 2015 habitants résident à Craco. En 1963, à la suite de plusieurs glissements de terrain, qui pourraient avoir été provoqués par des travaux d’infrastructures hydriques, le village, qui comptait encore autour de 2000 habitants, est évacué vers la vallée et le village de Craco Peschiera. Celui-ci compterait à présent un peu moins de 1000 habitants.
En dépit de sa petite taille, le village est riche de monuments, notamment des églises (des offices religieux y sont encore dispensés plusieurs fois dans l’année). Son état de délabrement explique pourquoi l’ONG Fond mondial pour les Monuments l’a intégrée à sa liste des sites en péril.
Outre celui des touristes, Craco suscite aussi, depuis des décennies, l’intérêt des cinéastes : parmi les films les plus célèbres qui y ont été tournés, Le Christ s’est arrêté à Eboli de Francesco Rosi (1979), La Passion du Christ de Mel Gibson (2004) ou encore James Bond, Quantum of Solace de Marc Foster (2008).
Infos pratiques
Il n’est pas nécessaire de faire de réservation pour visiter Craco. Un panneau indique que l’accès en est interdit, mais personne ne le respecte. Seules quelques parties du village sont accessibles, car plusieurs entrées ont été murées pour empêcher le passage des visiteurs. Le lieu n’est aucunement sécurisé : tout visiteur qui y entre le fait à ses risques et périls (source : Answers Yahoo, en italien).
Pour prolonger :
- lire le site, très complet, The Craco Society (anglais)
- fiche du Fonds mondial pour les Monuments dédiée au centre historique de Craco (anglais).
Autres sources : Basilicata.cc, Wikipedia (tous deux en italien)
Crédits photo : Commons Wikimedia, The Craco Society.
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Il y a 6 commentaires
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On parle souvent des villes fantômes des Etats-Unis, mais quand on voit ces photos, on se dit que l’Europe a vraiment énormément de richesses. C’est d’ailleurs assez incroyable que rien de sérieux ne soit fait pour le protéger et le mettre en valeur. Tant mieux pour les voyageurs, mais est-ce que la ville n’en pâtit pas aussi ?
Tôt ou tard, comme tout patrimoine visuellement « spectaculaire », Craco recevra des fonds pour son entretien, sa restauration sans doute : je n’en doute pas. Des associations travaillent à faire connaître l’urgence de le sauver de la ruine. Reste que des décisions politiques ont été prises en Italie ces dernières années, qui ne vont pas dans le sens d’un appui de l’Etat : le scandale de la Maison des Gladiateurs de Pompéi sous Berlusconi en est un exemple fort. Par ailleurs, le lieu est périlleux et plusieurs rues sont tout bonnement murées, donc condamnées. La visite de ces lieux est, du reste, illégale : il est important de le rappeler.
Au Pays Basque j’ai visité le monastère de Gaztelugatxe, et comme pour cette ville fantôme, l’exploitation commerciale n’était pas abusive. Et c’est tant mieux pour les quelques visiteurs.
Mais est-ce que ça va vraiment changer ? L’Espagne et L’Italie ont de gros problèmes économiques, et sans subventions comme peuvent en bénéficier des pays plus pauvres, je ne les vois pas d’un coup invertir dans ces espace…
Bonjour Chris. Si d’aventure ça te tente de nous raconter cette visite de Gaztelugatxe, ou proposer une participation à Voyageurs du Net, n’hésite pas à me contacter : mikael[at[voyageurs-du-net.com
C’est pas pour cette visite, mais je vais bientôt vous proposer un article en effet 🙂
Dans ce cas, contacte-moi avant de te lancer : ça nous permettra de fixer les détails et ça t’épargnera d’essuyer un refus, au cas où l’article ne conviendrait pas à notre ligne édito. A très bientôt,
Mikaël