Derrière la Bretagne, la Corse est la deuxième région française en terme de linéaire côtier avec ses 800 à 1000 kilomètres de littoral (selon les sources), dont 200 de sable fin. L’île de Beauté est bien connue pour la plongée ou la bronzette sur la plage. Son arrière-pays, sa nature sauvage et ses paysages grandioses, représentent un autre attrait majeur de la Corse, en premier lieu le célèbre, long (180 km) et montagneux sentier de grande randonnée n°20, ou « GR 20 », l’un des parcours de marche les plus connus d’Europe.
Nous aurions pu vous parler de ces lieux bien connus, mais c’est pas notre style… ou bien encore d’autres lieux insolites en Corse, mais nous vous le réservons pour une future occasion. Car aujourd’hui, nous voulons surtout vous présenter quelques villages fantômes, quelques hameaux désertés.
Le hameau abandonné d’E Rosse (commune de Ghjisoni)
Fondé à la fin du XVIIIe siècle, E Rosse (rattaché administrativement à la commune de Ghisoni (Ghjisoni, en corse) et à la communauté de communes de Fium’orbu Castellu, dans l’est de la Corse) surplombe, du haut de ses 560 mètres d’altitude, le fleuve Fiumorbu. Ce hameau, abandonné à présent, devrait son nom (« les Rouges », en français) au gisement de schiste rouge tout proche, qui aurait permis sa création.
En 1914, E Rosse était un village pastoral de plus de 150 habitants, possédant plus de 2000 têtes de bétail. En enlevant ses hommes, envoyés au combat pour la patrie et surtout pour les grands capitalistes aux mains propres, la Grande Guerre causa la mort de ce village, dont il ne reste que des ruines. Plusieurs maisons demeurent quasi intactes, tandis que la chapelle, construite dans les années 1840, s’est vu offrir une cure de jouvence en 1993 grâce aux donations d’une association constituée à cette fin.
Le village est accessible par un chemin situé au-dessus du lac artificiel de Sampolu, après le défilé de l’Inzecca.
A noter : une réunion annuelle des familles dont les ancêtres vivaient là a lieu le 29 juin.
(Sources : Balado.fr, Wikipedia…)
(Photos : Yann Delanaux, qui nous a gracieusement autorisé à utiliser ces photos exquises, ci-dessus)
Le village fantôme d’Occi (commune de Lumiu)
Situé dans la région de la Balagne, au nord-ouest de la Corse, le village fantôme d’Occi est peut-être le plus impressionnant de l’île. Rattaché à Lumiu, celui-ci est niché dans le maquis et accessible aisément (un peu moins d’une heure de marche sur un sentier raide) depuis l’entrée du village, d’où un panneau indique le chemin. Occi aurait été créé au Moyen-Âge, au temps des incursions sarrasines, les habitants d’un village littoral choisissant de se réfugier sur les hauteurs. A la fin du XVIe siècle, celui-ci compte quelque 150 habitants. Au mitan du XIXe siècle, il n’en compte plus que 62… Son dernier occupant décède dans l’entre-deux-guerres et le lieu, depuis lors, reste inoccupé.
Depuis le surplomb où il est situé, le village offre une vue splendide sur le golfe de Calvi et la plaine du fiume (fleuve côtier) Seccu. Outre ses maisons désormais inoccupées, la fontaine ou l’aire – pavée – de battage du blé, on peut y admirer une église de l’Annonciation, fondée vraisemblablement au XVe siècle et restaurée en 2002, à l’initiative d’une association locale… et d’un financement partiel de Laëtitia Casta, fille d’un père corse et dont la victoire au concours Miss Lumiu en 1993 lança la carrière de mannequin.
L’association Occi Paese Rinascitu, formée pour la conservation des lieux, lutte pour qu’aucune route ne conduise là et qu’aucune exploitation commerciale n’en soit faite. Parce que nous savons les désastres du tourisme de masse et de la paresse, pour les avoir observés au Mont Saint-Michel comme à Tikal (Guatémala), avoir lu ou écouté des témoignages sur Angkor (Thaïlande) ou le fameux village fantôme mexicain Real de Catorce, ou bien encore pour avoir écrit nous-mêmes sur Cancún, nous applaudissons cette démarche : la conservation et la mémoire ne devraient jamais représenter une matière inerte et convertie en marchandise, mais un ferment moral pour habiter le présent et affronter l’avenir.
(Sources : http://cguelfucci.free.fr/, Corse.evous.fr, Wikipedia)
Le hameau abandonné de Caracu (commune de Meria)
Situé à environ un kilomètre de la commune de Meria, dans la péninsule du Cap Corse (nord de l’île), non loin de la ville de Macinaggio où vous n’aurez guère de mal à trouver par exemple sur House Trip une location chez l’habitant, le hameau abandonné de Caracu est accessible lui aussi par une marche à travers le maquis. Son abandon vers 1925, plus encore qu’à Occi, pourrait avoir été causé par son isolement géographique. En raison de l’état de dégradation des lieux – qui n’ont pas bénéficié, comme Occi ou la chapelle d’E Rosse, d’une restauration – la visite des ruines est, au mieux, déconseillée.
(Sources : Geek-boxer.blogspot.com, Chibu.fr, page Facebook « Balades en corse ! », Wikipedia)
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