Humberstone et Santa Laura, les villes fantômes des mineurs de nitrate

Situé dans la pampa du Tamarugal, ce désert du nord du Chili a longtemps été un sanctuaire naturel préservé par sa sécheresse et ses températures extrêmes… jusqu’à la découverte du nitrate de potassium, autrement appelé salpêtre, qui a sonné l’avènement d’une intense activité minière et d’une humanisation sans précédent du territoire. C’est le seul lieu du monde à renfermer dans ses sous-sols une telle concentration de nitrate ; sa mise en valeur en fit l’un des produits phares d’exportation et joua un rôle clé dans l’intensification de l’agriculture et la fabrication d’explosifs dans le monde entier. Depuis 2005, les usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura font partie du Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Séparées d’à peine un peu plus d’un kilomètre, les mines de Humberstone et Santa Laura partagent la même histoire. Créées en 1872, elles utilisent le système d’extraction industriel Shanks et connaissent vite leur apogée. Elles forment un binôme complémentaire pour comprendre cette industrie aujourd’hui disparue. A Humberstone, le visiteur peut observer les traces de la vie quotidienne ouvrière, avec son théâtre, sa place, son marché, sa piscine, sa pulpería (bistrot-épicerie de village) et, à Santa Laura, les infrastructures industrielles, dont l’usine La Maquina, les voies ferrées et les terrils.

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Salle d’hôpital

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La piscine de Humberstone

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Le marché et la tour de l’horloge

Parmi les pionniers du désert qui explorent au péril de leur vie cette région reculée, don José Santos Ossa se distingue par sa découverte de mines de cuivre, d’argent et d’or le long du río Loa, puis se dédia à l’exploitation du nitrate en fondant la Compañía de Salitres y Ferrocarriles de Antofagasta (c’est-à-dire la Compagnie des salpêtrières et chemins de ferre d’Antofagasta). La valeur marchande de ce nitrate que l’on appelle rapidement l’or blanc déclenche la guerre du Pacifique entre le Pérou et la Bolivie, d’un côté, et de l’autre, le Chili. Le gouvernement chilien laisse des entreprises anglaises, françaises, italiennes, allemandes et espagnoles se charger de l’exploitation, et tire une fortune des taxes qui permettent de supprimer les impôts pendant les années d’apogée de l’exploitation — du minerai, qui va de pair avec celle surtout des ouvriers. La production des mines augmente de 200 000 tonnes par an en 1880 à 900 000 tonnes à son paroxysme au début du XXe.

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Eglise de Humberstone

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La découverte du nitrate synthétique sonne le glas de cette fantastique source d’abondance et la misère de milliers d’ouvriers de la pampa. Leur déclin irréversible fut amorcé par la crise de 1914, jusqu’ à la fermeture définitive à la fin des années 50, drame social pour une région qui n’a que peu de ressources à mettre en valeur. Cette faillite soudaine a façonné la ville fantôme aujourd’hui visitable. On s’y croirait dans un décor de western spaghetti ; une série à succès de la télévision chilienne a d’ailleurs exploité ces vestiges d’une grandeur passée.

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Le théâtre

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[Jeanne Fabre pour Chile Excepción]

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Il y a 1 commentaire

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  1. Marie

    On dirait en effet, les décors d’une série post-apocalyptique.


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