Artisanat marocain : une promenade dans le souk de Marrakech

L’artisanat marocain est une expression du patrimoine culturel, très riche et diversifié, constituant un pôle économique majeur pour le Maroc. Le savoir-faire transmis de père en fils a contribué à l’évolution de son répertoire et la demande de la part des pays occidentaux est en croissance constante. Marrakech, la ville rouge, demeure le miroir du pays, pour découvrir toutes
les formes de l’artisanat local, à l’état pur.

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Le grand souk de Marrakech, construit au XIe siècle fut longtemps considéré comme le berceau des trouvailles. Point de rencontre des voyageurs et des caravanes en route vers le sud, il recelait des trésors rapportés par les chameliers berbères et passait pour la plaque tournante du trafic des antiquités jusqu’aux années 1930. Aujourd’hui, le souk artisanal et commercial de la médina de Marrakech demeure la vitrine de l’artisanat du pays, regroupant plus de 40 000 artisans. Il conserve son caractère pittoresque, avec ses maâlem (maîtres artisans) au travail. À chaque quartier, sa corporation, son ambiance, ses odeurs…

L’artisanat marocain riche en traditions millénaires est divisé en cinq secteurs traditionnels : la terre, le bois, les métaux, les textiles et le cuir. Il s’exerce aussi bien au cœur des manufactures que dans des ateliers familiaux, dans lesquelles travaillent de nombreuses femmes, notamment dans le milieu rural.

La poterie

Poteries de Safi

Au Maroc, on distingue trois grandes écoles de poterie : l’école berbère, l’école de Fès et l’école  de Safi. On trouve dans les souks deux sortes de poteries : celle des villages, sobrement décorée à la peinture, et celle des villes, émaillée de zelliges.

À Marrakech, le souk des teinturiers, situé en direction de la fontaine Mouassine, propose des tajines, tanjias, cruches, jarres, tâarija, assiettes, bols, plats émaillés. Les plus importants centres de poteries se trouvent à quelques kilomètres de Marrakech, sur la route d’Amizmiz et à Demnate, près des cascades d’Ouzoud.

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Les tapis

Tapis, souk de Marrakech

Les femmes tissent et les hommes vendent des tapis décorés de motifs floraux ou géométriques, l’islam interdisant toute représentation humaine. À Marrakech, toutes les variétés de tapis sont représentées. Les tapis du Moyen Atlas, très prisés, proviennent de la région des tribus Zemmour (fond rouge et dessins noirs) de Meknès (fond de couleur) ou de Taza (fond blanc). Ils sont d’une solidité intemporelle, contrairement aux kilims, finement tissés et plus chargés en motifs que les tapis noués. Entre la place Rahba Kedima et l’entrée du souk Rabia se tient « la criée berbère » ou  « enchères des tapis ». Au souk Simarine, les prix sont raisonnables, après négociation.

Le cuir

Cette activité réunit trois corps de métier :  les tanneurs, les teinturiers et les maroquiniers. Le travail du cuir fait partie de l’histoire du pays, ce dont témoigne le nom de Marrakech, qui puise son origine dans le mot “maroquin”, en raison de son grand centre du commerce et du traitement de la laine et des peaux. À travers les différents souks, on peut découvrir toute la chaîne de transformation des peaux lainées en produit fini.

Les décorations dorées proviennent en général de Fès, les broderies en couleurs, de Marrakech. Le quartier des tanneurs se situe à Bâb ed-Debbagh, celui des teinturiers, en direction de la fontaine Mouassine. Les maroquiniers sont regroupés dans le souk Chraïtine. Leur vente aux enchères a lieu tous les vendredis matin.

Les bijoux

Les principales techniques de fabrication des bijoux sont le filigrane (utilisation de fils d’argent), le niellé (introduction d’un alliage dans le support gravé), le cloisonné, la moulure, le ciselé et le gravé. Les formes sont en relation avec le monde animal et végétal. L’émeraude et le rubis auraient une visée thérapeutique, tandis que le corail lutterait contre les hémorragies ! À Marrakech, le quartier du mellah (quartier juif), conserve toujours sa corporation de bijoutiers. Les fibules et les bracelets berbères sont en majorité fabriqués en argent et incrustés d’émail de couleur, mais les pièces authentiques se font rares. Les plus beaux bijoux berbères sont exposés dans le musée de Marrakech.

Les métaux

Les dinandiers, marteleurs, graveurs et ciseleurs transforment le cuivre et le bronze en objets usuels ou décoratifs : plateaux, bouilloires, encensoirs, chandeliers… Les spécialistes du martelage, de la gravure et du ciselage les décorent. Certaines pièces de décoration, telles les anses de théières, sont façonnées à partir d’un moule en terre à usage unique.

Le souk Haddadine est le domaine des forgerons, des ferronniers et chaudronniers de Marrakech. On déambule dans un impressionnant dédale où des Vulcains au visage et aux mains noircies tordent, soudent, polissent, martèlent. Le souk aux cuivres, moins connu, recèle de belles cuves, des plateaux, des couverts, des bijoux, des poignards, des lanternes…

Le bois

Bois de thuya, marqueté, incrusté

Dans les maisons, les riads ou les palais, les portes et les plafonds ornés de sculptures en bois témoignent du talent marrakchi dans le domaine. À voir absolument : les plafonds de la nécropole saadienne de Marrakech, un véritable chef-d’œuvre ! Les essences utilisées sont le cèdre, le thuya et le citronnier. On en fait des vases, guéridons, plateaux, moucharabiehs, etc. Les techniques sont multiples.

Quant à la marqueterie et l’incrustation, Essaouira regorge de ces nobles spécialités*, à travers le travail du madrier et de la souche de thuya. Le souk des menuisiers prolonge le souk des musiciens, qui débute à Bâb Kimahin, où sont fabriqués des instruments traditionnels. On y trouve des meubles, des objets du quotidien et d’usage plus populaire.

Sophie Paumard, pour Heure Vagabonde

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Il y a 3 commentaires

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  1. Robert Danovic

    Nous sommes tout � fait d’accord avec vous, d’ailleurs j’aimerais plus de pr�cision

  2. olivia@chauffe eau 200l

    l’artisanat est souvent la matérialisation d’une culture ancestrale, chaque forme, chaque image a son histoire ce qui me vient à te demander pourquoi l’islam interdit-il toute représentation humaine sur les tapis ?


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