La Antigua Guatemala est une ville ambiguë, représentative de ce que cause la patrimonialisation (Unesco ou pas). Comment ne pas trouver cette ville magnifique? Et je reconnais en apprécier la beauté, le charme de ses rues colores et fleuries, de ses bâtiments ruinés, son calme contrastant vivement avec la turbulence et le chaos de Guatemala City.
Mais, pour faire une comparaison, je dirais que la Antigua est au Guatemala ce qu’est Montmartre à Paris : une bulle enchantée, artificielle, ravissante mais coupée du monde réel, destinée plus que tout aux touristes. Antigua Guatemala, c’est 80 ou 90% de commerces appartenant à des étrangers, ce sont des chaînes de restauration locales ou internationales proposant hamburgers et pizzas, c’est un lieu favori des expatriés, un Gringolandia où l’on trouve des Améritchains qui vivent là depuis 3 mois, 6 mois, 1 an ou plus, et qui sont infoutus d’avoir de converser en espagnol et croient que les attrape-nigaud touristiques où ils vont sont « authentiques ».
Et pourtant, oui, cette ville mérite vraiment d’être visitée. Cet article, en façon de guide, destiné à de ponctuelles actualisations (pour évoluer vers un contenu de plus en plus complet), entend présenter donc cette ville.
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La capitale coloniale de l’Amérique centrale
Même si, pour une majorité de voyageurs et touristes qui visitent le Guatemala, la chose n’est pas présentée d’une façon aussi radicale, l’essentiel des monuments postérieurs à l’arrivée des envahisseurs espagnols témoigne de la rapacité et du racisme des colons et pirates d’origine espagnole, puis européenne. Antigua Guatemala, sous ses dehors charmants qu’adorent les touristes, atteste la domination historique d’une élite née de la déprédation des terres indigènes, de la soumission des Mayas réduits au servage par la poudre et la croix, réservant donc les terres les plus fertiles aux seigneurs féodaux espagnols, les plus infertiles aux Indigènes, et les villes coloniales… à la belle vie des colons.
Le territoire guatémaltèque porte donc des séquelles très apparente de ce processus colonial : sites mayas détruits aux temps de l’invasion (couramment nommée « Conquête »), cathédrales baroques, villes ou « zones historiques » coloniales, le fort San Felipe de Lara témoignant (plus à l’est, sur le Río Dulce), de la rapacité de flibustiers blancs.
La Antigua Guatemala est donc, et c’est là tout son charme, une ville de demeures coloniales splendides aux patios intérieurs abondamment fleuris, de monastères, d’églises et de cathédrales catholiques, rappelant l’importance politique d’une ville d’où s’administraient les territoires volés et jamais restitués aux Indigènes (et dont les oligarchies brutales toujours aux manettes sont souvent héritières) depuis le Soconusco mexicain jusqu’à l’actuel Costa Rica.
Urbanisme colonial
Demeures coloniales
Monastère de Saint-Jérôme (Monasterio San Jeronimo)
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Autres monuments religieux
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