La Cathédrale de Justo : histoire de la foi d’un homme
A une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Madrid, se trouve Mejorada del Campo, une petite ville d’environ 22 000 habitants. C’est là que le très-pieux Justo Gallego Martínez, qui y naquit en 1925, construit depuis 1961 une cathédrale, tout comme le facteur Cheval passa 33 ans de sa vie à l’édification de son Palais idéal de Hauterives.
Il s’agit de l’oeuvre d’un homme habité par une foi authentique, qui fut moine pendant une dizaine d’années au monastère de Santa María de Huerta jusqu’à son renvoi pour tuberculose, et dont l’objectif est « de servir d’abord Dieu, puis [son] prochain, puis enfin [lui]-même ».
Après son départ, en 1961, il débute, sur un terrain hérité de ses parents, la construction de cette cathédrale qu’il dédie à la sainte patronne de l’hispanité, Notre Dame du Pilier, Mère de Dieu («Nuestra Señora del Pilar, Madre de Dios»).
Encore inachevé à ce jour, le bâtiment culmine, avec sa coupole, à 40 mètres de haut – un travail impressionnant que Justo a largement réalisé tout seul, avec une aide ponctuelle de ses six neveux ou de volontaires, voire de spécialistes prestataires qu’il a payés de ses deniers, issus de la location ou la vente de terrains hérités ou de dons. Les fresques, par exemple, son dues au jeune peintre madrilène Carlos Romano Silveira.
Représentatif de ce que l’on nomme l’architecture naïve, Justo Gallego Martínez, qui ne dispose d’aucune connaissance technique en maçonnerie ou architecture, et dont la cathédrale s’est donc toujours passée de plans dessinés, affirme avoir « tout dans la tête ». Il dit avoir acquis les connaissances essentielles en lisant sur les cathédrales et les châteaux.
La cathédrale à Notre Dame du Pilier est largement construite à base de matériaux recyclés. Lieu peu connu, cet édifice religieux attire, selon M. Gallego Martínez, environ 2000 curieux chaque été, principalement des étudiants et des étrangers, qui parfois mettent même la main à la pâte, façon voyage participatif.
Crédits photos : Pérégrinations culturelles.
Le village abandonné de Fresno de Torote
Lors d’un court séjour à Madrid (voyez par exemple ces quelques idées de séjours pour passer 3 jours à Madrid), rien de tel que de louer un appartement sur place. Des sites internet comme GowithOh.fr vous permettront de réserver pendant quelques jours un appartement dans le centre-ville, tout confort. Rien ne vous empêchera alors de sortir un peu de la ville pour visiter un village quasiment abandonné. A 30 kilomètres au nord-est de Madrid, se trouve Fresno de Torote. Le recensement de 2008 annonce la présence de 2018 habitants – mais de nombreuses maisons sont à l’abandon, donnant à Fresno de Torote des airs de village fantôme. Auparavant, il y avait là de l’activité et un district voisin, nommé Serracines, en dépendait ; mais ce dernier a grandi… tandis que Fresno s’est peu à peu vidé.
Une église ceintes d’arcades, une place où la fontaine a cessé de s’entêter à fonctionner, une chapelle solitaire séparée du village par la route, des jeux d’enfants livrés à la rouille, des murs décrépits – et un silence seulement traversé par le passage des voitures qui, dans le lointain, roulent sur la M-113.
Sources : Los Pueblos deshabitados, Foto Nazos (nous remercions Jesús Pérez Pacheco pour son autorisation de reproduction des photos de son site), Wikipédia
Le Monument aux Yeux
C’est une étrange pièce d’architecture que ce Monumento a los Ojos (« Monument aux Yeux ») situé au village d’Ambite (moins de 600 habitants), à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Madrid.
A la fin des années 60, Federíco Díaz Falcón fait réaliser un monument consacré… aux yeux. Il décide de son emplacement : ce sera l’entrée du village, face à la route, de façon à ce que les visiteurs puissent l’admirer en entrant comme en sortant d’Ambite. Cette oeuvre d’architecture naïve (ou d’art brut) est formée de trois arches ou portiques séparés, dont celui du centre est plus haut, qui évoquent volontiers des façades d’église.
Quelque 250 plaques, fabriquées par Talavera et Manises, donnent à ce monument en lui-même assez déroutant, une aura quasi surréaliste : de nombreuses images liées par le thème de l’oeil forment une sorte de mosaïque aussez singulière qu’inattendue dans ce contexte.
Crédits photo : Garda sur flick.com
Il n'y a pas encore de commentaire
Ajoutez le vôtreNote : vous n'obtiendrez pas de lien en venant commenter sur VDN. Inutile donc de venir spammer... Seuls les liens pertinents, en rapport avec le sujet seront publiés.